La joie est un état naturel et profond, bien plus que le simple sentiment de bonheur passager. Elle est une manifestation intrinsèque de notre être, une qualité fondamentale qui transforme notre rapport à nous même et aux autres, mais également notre rapport au monde.
La joie n'est jamais destructrice, son mot se décline en "je, jeu, joie, jouissance", le "je" étant le point de départ d'un rapport respectueux de la vie, lorsqu'il agit à partir de sa joie.
Ce qui n'est pas le cas lorsque nos désirs de réalisations ont comme point de départ la crainte et la rivalité.
Contrairement au plaisir, qui est souvent éphémère et lié à des stimuli externes, la joie est durable et émerge de notre interaction authentique avec le monde et avec nous-mêmes.
Notre nature humaine est fondée sur le désir et la joie plutôt que sur la simple survie. Les désirs que nous éprouvons ne sont pas uniquement des besoins matériels, mais aussi des aspirations spirituelles et émotionnelles. Le désir de se réaliser, de créer, de se connecter avec les autres, et de comprendre le monde sont des moteurs puissants de notre joie.
La joie se trouve souvent dans les moments simples et quotidiens : nos rires, un regard échangé, une feuille sur l'eau, la couleur de l'aube, la satisfaction d'une tâche réalisée, un mot entendu, une note..
La joie est sensuelle.
Nos sens sont des réceptacles de joie, ils sont programmés à faire entrer en nous la beauté de la vie qui nous fait et qui nous entoure, et non pas pour nous battre contre ce qui semble nous empêcher d'être joyeux.
Apprenons à reconnaître les obstacles à la joie. Le stress, la peur, et les attentes en compensation qui cherchent à remplir nos vides intérieurs (consommation, divertissement, excès de relation, etc.) font de l'ombre à notre don d'éprouver la joie. La joie se cache dans les détails. Le désir aussi.
La joie est l'expression de notre véritable nature, elle pose sur les choses et sur ce qui nous arrive un voile qui nous élève, qui nous évite le jugement hâtif et la sensation d'injustice qui motive si souvent nos réactions.
En cultivant le désir comme un élan de vie et en privilégiant activement les sources simples de joie dans notre réalité, quelle qu'elle soit, nous passons d'un sentiment d'insuffisance et d'impuissance à une meilleur estime et valeur de soi, et cela tout simplement parce qu'elle porte la couleur de l'amour, pas celui qui rassure et qui remplit, mais l'amour simple et doux d'être soi. Pour le meilleur et pour le pire.
En faisans "la paix" avec soi et avec notre nature, la joie devient alors porteuse d'ambition, de confiance et de désir de réalisation. Une réalisation qui ne tend pas vers le plus, mais vers le mieux.
Célébrer la beauté de la vie dans toutes ses dimensions, c'est tout simplement "vivre".
À la joie, à vous,
Anne Yvonne Racine
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